Vous souhaitez faire un toit végétal mais ne savez pas comment vous y prendre ? Par où commencer ? Peut-être ne vous manque-t-il qu’une étape pour réussir votre toit végétalisé ? Ne cherchez plus ! Ce guide ultime de la toiture végétalisée a été conçu pour vous aider à chaque étape de votre projet.

L’ESSENTIEL À SAVOIR SUR LE TOIT VÉGÉTAL

L’idée d’une toiture végétalisée ne date pas d’hier et a même traversé les âges. Les mythiques jardins suspendus de Babylone ont cultivé une représentation idéalisée d’un confort de vie exceptionnel et bon nombre d’architectes, paysagistes, historiens et archéologues se sont creusés la tête pour comprendre une telle installation de plantes sur les toits, ou, du moins, en terrasse.

Les différents types de végétalisation de toiture

Jardins de Babylone

La végétalisation intensive est le reflet d’un jardin terrestre. On parle également de toiture-terrasse jardin. Il s’agit d’espaces réalisés sur toitures plates, entretenus régulièrement et généralement destinés à être fréquentés. Tout comme un espace vert raccordé au sol, une toiture végétalisée intensive peut présenter des différenciations en hauteur et surface ou bien des zones localement plus organisées.

Quelles plantes pour une toiture végétalisée intensive ?

  • pelouse ;
  • plantes vivaces ;
  • arbustes et arbres…

Des jardinières hautes ou des bacs en végétalisation intensive peuvent également être utilisés pour compléter des surfaces en végétalisation semi-intensive ou extensive.

De la même façon qu’un jardin terrestre, les possibilités sont nombreuses et variées. Laissez parler votre créativité ou faites appel à un paysagiste pour vous aider.

Quel entretien pour un toit plat à végétalisation intensive ?

Une végétalisation intensive requiert un entretien régulier élevé voire très élevé suivant le choix des plantes. Optez pour un arrosage très régulier, mais à faible dose. Goutte-à-goutte et micro-asperseurs sont les plus adaptés.

Quels pré-requis pour une végétalisation intensive ?

  • Idéalement un toit plat ou dont l’inclinaison ne dépasse pas 3°;
  • Une structure pouvant supporter des charges importantes (compter 300 à plus de 900 kg/m2), les épaisseurs de couche de culture étant plus importantes que pour les autres types de végétalisation (compter au moins 30 cm).

Ce type de végétalisation est particulièrement adapté aux toitures inclinées mais peut convenir aux toits plats, notamment ceux dont la surface est très étendue.
La végétalisation extensive consiste davantage en un « tapis vert » pour votre toit.

Quelles plantes pour une toiture végétalisée extensive ?

  • vivaces sauvages ;
  • graminées ;
  • mousses ;
  • plantes succulentes…

En règle générale, il faut que les plantes utilisées pour une toiture végétalisée extensive résistent à la sécheresse, au gel ou aux excès d’eau temporaires.

Quel entretien pour un toit à végétalisation extensive ?

Quasi inexistant. Le fonctionnement autonome caractérise ce type de végétalisation.

Quels pré-requis pour une végétalisation extensive ?

  • L’inclinaison du toit ne doit pas dépasser les 30° ;
  • la surcharge admissible par la structure de votre toit doit être d’au moins 150 kg/m2. La couche de culture ne dépassant généralement pas les 15 cm, le poids d’une végétalisation extensive est généralement compris entre 50 et 150kg/m2.

À mi-chemin entre la végétalisation extensive et la végétalisation intensive, la toiture végétalisée semi-intensive se fait généralement sur des toitures plates.

Quelles plantes pour une toiture végétalisée semi-intensive ?

  • graminées ;
  • plantes vivaces ;
  • arbustes tapissants ou de faible hauteur…

Quel entretien pour un toit à végétalisation semi-intensive ?

L’entretien est régulier, plus élevé que pour une végétalisation extensive mais moins que pour une végétalisation intensive.

Quels pré-requis pour une végétalisation semi-intensive ?

Les couches de culture nécessaires sont de faible épaisseur (compter entre 10 et 20 cm environ). Il est donc possible de réaliser une végétalisation semi-intensive sur des toitures de faibles à moyennes surcharges admissibles.

Quels sont les avantages d’un toit végétalisé ?

À première vue, le premier avantage d’un toit végétalisé est incontestablement d’ordre esthétique. Nul besoin d’être un amoureux de la nature pour apprécier un carré de verdure, surtout au sein de nos plus grandes villes. Dans une époque où celles-ci grandissent en hauteur, les toitures végétalisées apparaissent donc comme un moyen accessible d’ajouter du végétal au béton.

Faire un toit végétal est une démarche d’autant plus intéressante que bon nombre de toitures terrasses existantes peuvent être végétalisées sans générer de complications techniques.

La végétalisation rajoute également une couche isolante dont végétaux et substrat constituent, selon leur épaisseur, un volume tampon. Des études ont même démontré que 20 à 40 cm d’herbes poussant sur une épaisseur de 20 cm de substrat avaient le même pouvoir isolant qu’une couche de 15 cm de laine minérale traditionnelle.

Par ailleurs, les surfaces nues et dures des toitures classiques réfléchissent les bruits contrairement aux toits végétalisés jouant un rôle d’absorption. Une toiture végétalisée permet donc de réduire la réflexion des bruits de près de 3 décibels et augmente l’isolation acoustique du toit d’environ 8 décibels. Une fois encore, cette faculté d’absorption est dépendante de l’épaisseur du substrat et de la nature de la végétalisation.

Les toits végétalisés ont cette capacité à retenir l’eau et par conséquent de lutter contre l’engorgement des réseaux d’évacuation dans nos villes lors de fortes pluies. L’eau ainsi absorbée par les végétaux permet de réguler le ruissellement. Une autre partie retenue par la toiture végétalisée est simplement évaporée.

Un toit végétal a l’avantage de protéger vos revêtements d’étanchéité qui subissent des variations de températures non sans conséquences. En effet, les chocs thermiques endurés par vos revêtements d’étanchéité sont mis à rude épreuve et accélèrent leur vieillissement. La végétalisation va donc préserver l’étanchéité de votre toiture et augmenter sa durée de vie.

Nos villes tendent à une concentration croissante de constructions, des sols de plus en plus imperméables et donc une réduction des surfaces d’évaporation. Couplés au manque d’espaces verts, on assiste ainsi à la création de ce que l’on appelle des « îlots thermiques » contribuant à l’augmentation progressive des températures au sein des zones urbaines.

Face à ce constat alarmant, la végétalisation de nos toitures apparaît comme le remède à ce mal contemporain qui frappe nos villes. La végétalisation intensive a, en effet, cette capacité à absorber la chaleur. Des toitures à végétalisation intensive vont ainsi accompagner les espaces verts déjà existants dans la compensation du rayonnement des surfaces sombres et dures comme le bitume. En conséquence, la végétalisation des toitures contribue au rafraîchissement global.

Toitures végétalisées : pour quels toits ?

Si faire un toit végétal apparaît comme une évidence sur les surfaces planes, il est également possible de réaliser une toiture végétalisée sur les surfaces pentues.

Pour réussir l’exercice sur des toits en pente, le degré d’adhérence des composants entre eux est primordial. Tout d’abord, prenez la mesure. L’inclinaison de votre toiture ne doit pas dépasser 30°. 

>> comment mesurer le degré d’inclinaison de votre toit <<

Dans ce cas, votre toiture peut supporter toute sorte de végétalisation à la seule condition que votre structure supporte le poids prévu par vos éléments.

Votre toiture est dite rampante. La végétalisation est exclusivement extensive ou semi-intensive car la végétalisation intensive est trop lourde pour adhérer à une surface en pente.

Au-delà de 9°, des mesures de stabilisation doivent être prévues : installation de sangles, lattes, planches ou grilles.

La végétalisation de toitures inclinées est moins connue du public français. Les mesures de stabilisation doivent être bien pensées, notamment lorsque vous choisissez votre couche drainante. Une barrière en bois peut être envisagée au niveau des gouttières afin d’éviter le glissement des couches composant votre toit végétal.

Moins connue du grand public en France, la végétalisation des toitures est courante dans des pays comme la Norvège ou encore les îles Féroé.

Une végétalisation extensive sera adaptée à votre toiture inclinée, la végétalisation intensive étant trop lourde pour s’y accrocher. Par ailleurs, la pente du toit accentue l’exposition solaire et soumet les plantes à de fortes températures. La faible rétention d’eau due à l’inclinaison oblige également un arrosage régulier.

Vous l’aurez compris, la nature de votre toiture (structure, inclinaison et capacités de portance) va conditionner la végétalisation envisageable.

Quelles aides pour réaliser un toit végétal ?

Aujourd’hui, aucune aide n’est accordée par l’État pour la réalisation d’un toit végétal. L’utilité des toitures végétalisées est en effet loin d’être reconnue au même titre que les panneaux photovoltaïques qui, quant à eux, donnent droit à un crédit d’impôt.

En revanche, il est possible d’obtenir des aides pour la réalisation d’une toiture végétalisée de la part de certaines collectivités locales. À titre d’exemple, la région Île-de-France s’engage à prendre en charge la moitié des dépenses dans la limite de 45 €/m2.

Renseignez-vous auprès de votre ville ou votre Conseil Général pour connaître les subventions et aides financières accordées pour l’installation de votre toit végétal.

Préalable à la conception de votre toiture végétalisée

Que faut-il prendre en compte pour votre toit végétal ?

L’emplacement de votre toiture et son environnement seront déterminants dans votre choix de végétalisation. Un toit plat juxtaposé à une structure plus haute ne présentera pas les mêmes opportunités qu’un toit plat surélevé. De même, une toiture inclinée dans un environnement venteux n’accueillera pas les mêmes végétaux qu’une toiture inclinée exposée plein sud dans un environnement chaud.

Voici les éléments extérieurs principaux à prendre en compte pour faire un toit végétal :

La hauteur de votre toiture aura un impact considérable sur le choix de vos végétaux. En effet, la force et la vitesse du vent ont tendance à augmenter à mesure que l’on s’élève.

Des plantes hautes, offrant plus de prise au vent, auront peut-être plus leur place au milieu d’une toiture plutôt qu’au bord, sujet à des vents plus forts et tourbillonnants. Ce type de plantations pourra également nécessiter des ancrages supplémentaires pour leur permettre le développement de racines solides résistantes à la force du vent.

Étudier l’ombrage de sa toiture est indispensable pour réaliser un toit végétal. Les parties de votre toit seront exposées différemment tout au long de la journée selon la saison, l’exposition de votre toiture et l’éventuelle présence de structures voisines plus élevées. La prise en compte des besoins d’ensoleillement de chaque espèce de plante permettra donc de définir l’emplacement de celles-ci sur votre toit végétal. Il est également possible qu’une partie seulement bénéficie d’ombre au cours de la journée.

Il est donc indispensable de tirer avantage de la configuration de votre toiture végétalisée pour placer vos plantes moins résistantes à la chaleur, comme les petits sédums, sur les parties où le soleil tape le plus fort ou le plus longtemps (le matin et le midi). De la même façon, si votre toit végétalisé est constamment ombragé, le choix de votre végétalisation doit en tenir compte.

La présence de structures adjacentes plus élevées que votre toit végétalisé peut avoir une influence sur le vent et les intempéries. Un toit végétalisé principalement situé sous le vent reçoit moins de pluie battante et de neige. En revanche, l’accumulation de neige et d’eau à la base du mur adjacent est plus importante si le toit est exposé au vent.

Prenez cet aspect en considération lors de la réalisation de votre toit végétal.

La réalisation de votre toiture végétalisée

Que votre végétalisation soit extensive ou intensive, une toiture végétalisée, notamment lorsqu’elle est plate, est composée de quatre couches essentielles : l’étanchéité, la membrane protectrice, la couche de drainage et un substrat adapté.

L’étanchéité

À la base de tout toit végétal (et même de toute toiture), l’étanchéité sert à protéger votre bâtiment des intempéries. L’étanchéité de votre toiture peut prendre plusieurs formes : monocouche, multicouche ou appliquée sous forme liquide.

Chaque forme comprend des avantages et des inconvénients. Néanmoins, toutes doivent être protégées par la pose d’une membrane anti-racines, généralement des rouleaux de PVC d’environ 1 mm d’épaisseur à dérouler directement sur l’étanchéité. Néanmoins, si votre couche d’étanchéité contient du bitume, de l’asphalte ou toute autre matière organique, un feutre ou un voile séparatif est nécessaire. En effet, les matières organiques favorisent la pénétration des racines et la prolifération de micro-organismes.

Il est donc souhaitable de soutenir votre membrane anti-racines pour que celle-ci forme une couche de protection sans faille. Les différentes couches sont ainsi soudées entre elles et la membrane est relevée en périphérie de façon à dépasser le niveau du substrat.

Le drainage

Une couche de drainage est indispensable pour la bonne tenue de votre végétalisation. Son rôle premier réside dans la protection de l’étanchéité, d’autant plus si votre toiture est plate et favorise la stagnation de l’eau. La membrane d’étanchéité peut en effet se dégrader si elle est soumise à une présence constante d’eau ou un substrat saturé de façon permanente. Par ailleurs, un substrat trop saturé peut être nuisible à la végétation, notamment dans le cas d’une végétalisation extensive adaptée à une certaine sécheresse atmosphérique et un sol sec donc idéalement drainé. Une saturation d’eau peut également altérer l’isolation thermique de votre toiture, l’eau étant un conducteur thermique redoutable.

Cette couche est primordiale pour toute toiture dont l’inclinaison ne dépasse pas 5°. Au-delà, le surplus d’eau est naturellement drainé par gravité et la couche de drainage n’est pas nécessaire.

Vous trouverez facilement des couches de drainage en géotextile micro-perforé vendu en rouleau dans votre magasin de bricolage le plus proche.

Le substrat

Le substrat d’un toit végétalisé doit être aussi léger que possible, permettre l’ancrage des végétaux, absorber et fournir des nutriments et conserver son volume dans le temps. Il doit également disposer d’une grande capacité d’absorption et de rétention d’eau, tout en favorisant son écoulement. Une terre végétale classique ne peut convenir pour une végétalisation extensive, car elle est trop lourde mais aussi trop fertile. Une trop grande fertilité du substrat n’est, en effet, pas toujours souhaitable, car elle favorise l’exubérance de la végétation et augmente sa vulnérabilité et son besoin d’entretien.

Dans la majorité des cas, le substrat est un mélange de divers matériaux minéraux (billes d’argile, pouzzolane, vermiculite, sable…) additionnés d’un faible pourcentage de matières organiques (tourbe, compost, coques de coco,…) pour leur apport en nutriment et leur capacité à retenir l’eau. Une épaisseur de 4 à 6 cm de substrat suffit à une association de sédums et de mousses, alors que 10 à 15 cm permettent d’y associer des graminées plus hautes.

Si votre toiture est inclinée, installez un treillis avant de recouvrir votre surface de substrat afin de retenir ce denier. A ces couches peuvent être ajoutées :

  • Le pare-vapeur : c’est un film qui va empêcher la migration de la vapeur d’eau vers le toit. Pour remplir ce rôle, il doit être placé à l’intérieur, contre l’isolant.
  • L’isolant thermique : c’est une matière qui permet d’isoler la toiture de la végétation.
  • La couche filtrante : c’est une nappe faite de verre ou de polyester utilisée pour empêcher que des terres ou des végétaux ne viennent obstruer la couche drainante.
  • Enfin, les systèmes modulaires sont composés d’unités comprenant le drainage, le substrat et la végétation. Destinés à être fixés entre eux, ils permettent de réaliser facilement un toit végétalisé produisant en outre un effet immédiat. Un tel système modulaire permet également de modifier facilement l’aspect du toit en interchangeant les unités, en apportant de nouvelles plantes ou en remplaçant certains plants abîmés. Assez plats, ces modules peuvent néanmoins rencontrer à terme le même type de problèmes que les plantes en pots ou en jardinières, c’est-à-dire un manque d’eau et de nutriments causé par un faible développement racinaire latéral, lui-même dû à la petite taille du conteneur. Le choix des végétaux est donc déterminant pour la réussite de tels toits végétalisés.

Si vous optez pour une végétalisation extensive, il vous faudra choisir des plantes à enracinement superficiel en fonction de l’aspect visuel recherché et des conditions climatiques de votre région. Les sédums sont idéals pour une végétalisation extensive grâce à leur résistance aux conditions climatiques les plus dures et leur faible développement racinaire.

La végétalisation semi-extensive ouvre la voie à un plus large champ d’espèces de plantes grâce à son épaisseur de substrat plus grande. Alors que 4 à 6 cm suffisent à un tapis de sédums et de mousses, 6 à 10 cm autorisent d’autres espèces à port bas formant des coussins et quelques graminées, tandis que 10 à 20 cm élargissent encore le choix des plantes, parmi lesquelles des graminées très décoratives. En clair, plus le substrat est épais, plus le choix de plantes est grand et plus la végétation devient esthétique. Une végétation semi-extensive peut donc comporter un mélange de vivaces, d’annuelles, de graminées, de sous-arbrisseaux rustiques, et convenir à un toit accessible et praticable.

En choisissant une végétalisation intensive, votre sélection de plantes est étendue au même titre que pour un jardin terrestre. 20 cm d’épaisseur permettent la plantation de vivaces d’ornement, de gazon et de petits buissons dont la taille n’excède pas 1,50 m. Avec 40 cm de substrat, la végétalisation peut intégrer de grands arbustes de moins de 6 m de hauteur mais attention à la surcharge qui peut alors dépasser les 600 kg/m2. Enfin, un substrat d’au moins 65 cm d’épaisseur autorise la plantation de petits arbres n’excédant pas 10 m de haut avec une surcharge au mètre carré pouvant atteindre les 900 kg.

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